Causes et conséquences de la résistance à l'herbivorie ::
Comment les plantes à longue durée de vie évitent-elles les dommages causés par une variété d'insectes herbivores à courte durée de vie ?
Plus d'un quart du feuillage produit par les arbres tropicaux est dévoré par les herbivores. En réaction, les plantes ont développé une large gamme de stratégies de défense qui influencent les interactions tritrophiques, favorisent la coexistence et contribuent à l'extraordinaire biodiversité des tropiques.
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Les plantes et les insectes herbivores sont les deux groupes d'organismes supérieurs les plus diversifiés, et comprendre leurs interactions est essentiel pour saisir la richesse des forêts tropicales. Dans les régions tropicales, la pression exercée par les herbivores est particulièrement intense, ce qui a conduit les plantes à développer une remarquable diversité de stratégies de défense, parmi lesquelles : i) les métabolites secondaires ; ii) les nutriments foliaires ; iii) la dureté des feuilles ; iv) les trichomes et autres caractéristiques physiques des feuilles ; v) la phénologie des feuilles ; et vi) le recours aux prédateurs. Ainsi, malgré son apparence, une forêt tropicale n’est pas un simple festin pour les herbivores!
Grâce à une recherche approfondie et prolongée dans un système complexe, le Dr Lissy Coley et ses collègues ont pu déchiffrer de nombreux aspects des défenses des plantes et des interactions entre celles-ci et les herbivores. En se concentrant sur le genre Inga, un groupe de légumineuses hyper-diversifié comprenant des arbres de la canopée, ils ont méticuleusement documenté les schémas d’herbivorie, les stratégies de défense variées des plantes, ainsi que les processus évolutifs favorisant la diversité tropicale. Ils ont montré que les taux d’herbivorie sont élevés, que les défenses chimiques, physiques et biotiques sont toutes essentielles à la survie, et que les herbivores ont entraîné une diversité surprenante de défenses parmi les espèces étroitement apparentées. En outre, leur recherche a révélé qu’en dépit de la diversification rapide des mécanismes de défense et de la spécialisation extrême des herbivores, ces derniers sont constamment amenés à évoluer pour exploiter leurs plantes hôtes. Le corpus de travaux produit par Lissy et son équipe (résumé dans leur article de 2018, qui est au cœur de ce module) met en évidence la valeur de la recherche collaborative à long terme et ouvre la voie à de nouvelles et passionnantes questions dans le domaine de l’écologie chimique.
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